dimanche 3 décembre 2017

Au fil des lectures d’enfant: سلسلة العبر للاطفال, دار إفريقيا لنشر



Il est facile d ennuyer un enfant qui lit…Par exemple on peut imaginer qu’il suffit d’avoir de bons sentiments pour faire de la bonne littérature enfantine –coucou Gide- et qu’avoir une bonne morale  à enseigner avec un principe sur lequel au demeurant tout le monde est d’accord suffit pour faire une bonne histoire. Voire concurrencer les fables, qu’elles soient de La Fontaine ou de إبن المقفع .

Ce type d’histoire où les situations sensibles, quotidiennes ou imaginaires, sont le chemin vers des notions abstraites, la justice, l’honnêteté  etc. est indispensable pour un enfant je pense, mais difficile de réussir la gageure de le rendre sensible à ces valeurs sans tomber dans la redite, le cliché, l’artifice…

Dans ce style, il y a une collection que j’ai particulièrement appréciée et Douda aussi. Il est vrai qu’il a senti que c’était difficile, la langue est parfois recherchée, le texte parfois très long, on a dû parfois partager  la lecture sur deux jours. Mais  je garde en tête que les contes l’ont vraiment fait réfléchir et l’ont amené à se poser ou me poser des questions. Les thèmes sont bien choisis pour certains titres et vraiment actuels, comme la cyberdépendance ou le fait de penser que les sciences et les matières plus « manuelles » sont séparées dans l’esprit d’un enfant, et qu’on ne peut être bon dans les deux, ou qu’on doive selon ses envies abandonner l’une ou l’autre.

Comment j’ai découvert cette série ? La maîtresse, la regrettée maîtresse de Douda puisqu’elle a pris un autre niveau, en avait proposé un titre, introuvable partout pour la bibliothèque de classe. Je tombe sur ce titre vers la fin de ma visite de la foire – je vous en parlais ici dans cet article, et sur un étudiant qui tient le stand et qui est très motivé. Il se lance dans l’explication du but de la collection, et il connaît er présente tous les contes de la collection. A ma question sur la rareté voire l’absence en librairie, il m’apprend qu’ils sont trop gourmands en marge…Malheureusement ce n’est pas la seule personne qui me dit cela et c’est vraiment dommage que ces derniers soient surtout des commerçants commerciaux déguisés en libraires et non l’inverse… Il faudra donc contacter la maison d’édition pour se renseigner ou acheter chez elle directement.

La série est variée et inégale aussi, en terme de longueur et de qualité. Il y a tout aussi bien des choses universelles que des thèmes actuels. Nos préférés, lus jusque là sont



        العداء و  الهندسة     ou l’histoire d’un enfant qui est très sportif et qui pense devenir champion.
Il décide donc de négliger les matières scientifiques dont il n’a pas besoin (selon lui). Son enseignant, qui ne manque pas d’humour,  va donc lui donner une leçon inoubliable et assez drôle  pour lui démontrer le contraire ! Je vous laisse découvrir, mais n’oublions pas qu’en arabe les deux mots sont très proches, entre maths et sport !



L’enfant aujourd’hui peut facilement face à la tentation toujours à portée de main devenir cyberdépendant. Cela conduit à l'enfermement, le repli, mais aussi les hallucinations, la violence…Les symptômes sont très bien décrits dans
 دبدوب مصارع الأوهام, je trouve, et c’est à la fois vrai et effrayant. Sans ton de sermon, le conte met en scène le danger des addictions aux jeux vidéo et autre monde virtuel.

Il y a aussi des histoires toutes simples mais encore des histoires sur la tolérance, comme dans le conte نسر فقد الذاكرة même si je trouve que c’est un peu récit à tiroir.

Bref une collection que je recommande, et dont la qualité lui a valu de recevoir un prix mentionné sur la couverture. Vivement d’autres récits publiés !

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