Si je devais résumer mes deux expériences de maternité et
d’allaitement, je dirais que moins j’y m’y étais préparée, plus ça marchait. Il
est paradoxal que ce soit précisément la
fois où je n’avais jamais lu aucun livre, ni consulté aucun forum, pas plus que
je n’ai écumé les boutiques avant le huitième mois bien entamé que les choses
se sont plutôt bien déroulées. Jusqu’à aujourd’hui, soit plus de deux mois
après la naissance, je touche du bois ! Je m’en étonne moi-même, la
princesse semble si peu goulue et si facile à vivre qu’il a bien fallu trois
visites à la pédiatre pour me rassurer quand au fait que je ne me mettais pas
sa vie en danger en faisant de l’allaitement exclusif. Alors qu’est-ce qui a pu
se passer ? J’ai décidé d’évoquer à la fois ce qui a contribué à l’échec
de mon premier allaitement et ce qui a facilité le deuxième dans cet article.
1. Savoir à quoi s’attendre sans se noyer sans l’information
Allaiter est sans doute ce qu’il y a de meilleur pour votre enfant,
pour votre relation mère-enfant et…votre porte-monnaie ! On ne le dira
jamais assez, le lait de la maman ne saurait être concurrencé par aucun lait
artificiel, précisément parce qu’il est prévu pour CET enfant. Alors si vous
êtes convaincue de tous ses bienfaits, il faudrait avoir en tête quelques
règles ou contraintes. Tout n’est pas rose, c’est naturel mais ça met quelque
temps à s’installer. On peut avoir quelques difficultés, fort heureusement
surmontables en général . Et moi qui vous en parle, j’ai vécu deux
césariennes qui ne rendent pas cette expérience facile. Il est cependant
inutile de chercher partout des récits d’expérience ou des conseils partout,
chaque cas étant unique. Je me souviens avoir fait commander 6 boîtes d’une
sorte de petites choses à grignoter ou à diluer, qui n(avait servi à strictement rien… Tout ça parce que je l’avais lu quelque part sur un forum.
Il était d’ailleurs à la mode, il y a de cela huit ans, de siffler la bouteille
de Motilium pour soit disant exploser sa lactation…Dans tous les cas, si vous
cherchez des informations fiables, autant les trouver là où elles le sont, soit
sur les sites des conseillères en lactation ou la leache leage. Vous y
trouverez notamment des topos sur les positions pour allaiter et les réponses à
vos questions.
2. Avoir un entourage médical bienveillant
J’ai accouché dans exactement la même clinique que la première fois
et j’avais même très peur la deuxième fois parce qu’un scandale avait éclaté
sur, il semble, la négligence et une faute médicale grave sur le cas d’un
enfant qui avait été circoncis. Mais je n’avais pas trop le choix puisque ma
gynécologue ne travaillait que là bas, et j’avais confiance en elle, seulement
elle. Autant dire que je fus très agréablement surprise, au point de ne pas
demander que quelqu’un passe la nuit en accompagnement avec moi ; Les
visites des infirmières, des nurses et des différents médecins (gynéco,
pédiatre) étaient très fréquentes pour voir si tout allait bien. Chose
importante, on m’a encouragée à allaiter, avec quelques recommandations pour la
position, et gentiment poussée à refuser les sirènes des biberons de lait ou
d’eau glucosée (j’ai failli craquer…). Lors de mon premier accouchement, on
m’avait presque poussée à ne pas allaiter !!!Il a fallu que je réclame
qu’on ne lui mette pas de biberon comme si cela était évident qu’ils le
feraient ! Au moindre pleurs, on me faisait comprendre que mon fils avait
faim (entendez je ne le nourrissais pas
assez) et que mon lait ne suffisait pas, et qu’un biberon de complément ou même
d’eau glucosée serait indispensable. Même discours chez la satanée pédiatre
qu’on m’avait recommandée et qui m’avait presque dit que mon fils était dénutri
, il était donc urgent que je passe en mixte…Alors oui, il navait pas pris
assez de poids mais c’était normal, le bébé en perd 10% et reprend peu en deux
semaines !!! Mais ça, c’était le discours de la deuxième pédiatre pour mon
deuxième bébé. En résumé, mieux vaut savoir choisir l’équipe médicale car on
est très fragile et réceptive, sans oublier que malheureusement ils sont sujets
aux lobbying des laboratoires quant aux laits artificiels… Il faut aussi savoir
que généralement le passage à l’allaitement mixte est le début de la fin de
l’allaitement tout court. J’avais bien résisté 4 mois en tout pour mon premier
mais la lactation a fini par baisser et le bébé a fini par ne plus vouloir
quitter le biberon, beaucoup plus facile évidemment…
3. Suivre son intuition
On peut choisir l’entourage médical mais hélas pas l’entourage immédiat
hhhh ! Bien intentionné, il peut tout de même vous foirer facilement votre
allaitement avec des conseils contradictoires ou des commentaires fragilisants.
Vous allez avoir droit à la totale sur l’alimentation à suivre, allant des
grillages soupes légumes aux litres d’eau que vous allez ingurgiter en passant
par les régimes farfelus comme la razzia de pâtes et couscous ainsi que le
zrir. Votre lait sera inexistant pas
assez nourrissant ou trop léger. La liste des aliments à proscrire varie du
simple au double. Il suffit de penser que partout dans le monde, les bébés sont
allaités sans que les mamans ne suivent un régime précis, qu’elles peuvent même
être presque dénutries. Que vous n’allez nul besoin de vous goinfrer de
féculents ni de vous saouler à l’eau, mangez ce que vous aimez, variez
simplement pour que votre lait soit savoureux J Si vous le
souhaitez, vous pouvez préparer quelques tisanes alliant grains de fenouil,
anis et badiane. J’aime la saveur anisée mais ne saurait supporter le goût du
laurier ou du fenugrec, réputés galactogènes…
4. Prévoir les solutions aux petits pépins
Il y en aura quelques uns, autant le savoir ! Par exemple, je
ne savais pas qu’allaiter avec la césarienne serait aussi difficile la première
fois. Même prendre et mettre un coussin me faisait mal… C’est pourquoi le
coussin d’allaitement était une véritable aubaine, le prendre en main est
facile et ça ne fait pas mal, vous n’avez pas besoin que quelqu’un vous le
mette correctement (et en général la personne vous fait mal), et en plus le
bébé peut dormir dedans, il est bien emmitouflé et ne bougera pas. Pour les
éventuelles crevasses, prévoyez sans attendre d’avoir mal une bonne crème à la
lanoline inoffensive pour le bébé et des bouts de sein pour éviter les douleurs.
Ma gynécologue m’avait félicitée d’avoir pris la crème à la lanoline,
puisqu’elle aidait aussi à la cicatrisation pour la césarienne. Sachez aussi
qu’un peu de lait maternel aide à soigner les crevasses. Alors que c’était la
souffrance totale la première fois, lors de la deuxième cela n’a pas duré plus
que deux jours avant de disparaître.
5. Vivre normalement
C’est le plus difficile mais le meilleur plan. Allaiter n’implique
pas forcément d’être esclave de son enfant. Pour le deuxième, il fallait
absolument que je puisse sortir AVEC ou SANS lui. AVEC , cela implique de le
nourrir en public. Je ne peux pas me résoudre à le faire, même si on ne fait
pas de remarque et Dieu sait que certains oseraient le faire. Sans doute une
question de discrétion et de rapport personnel au corps. C’est pourquoi j’étais
très contente de découvrir le tablier d’allaitement, je vous en reparlerai.
Léger, joli et discret, facile à transporter, je le plie dans le sac, il permet
au bébé de voir votre visage ou vous le sien. SANS bébé, cela implique que vous
lui laissiez de quoi se nourrir et comme les seins ne sont pas amovibles J un bon
tire-lait peut vous faciliter la vie,
une fois que la lactation sera installée soit après 6/7 semaines. On en
reparlera aussi. Tout compte fait, il était beaucoup plus compliqué pour moi de
sortir avec ou sans bébé 1 qui était en mixte car il fallait prévoir :
biberons, eau chaude, doseur, bavoir etc. Avec un bébé allaité, je ne prends
qu’un petit sac avec le tablier, lingettes et ½ couches, et peut-être un lange.
C’est tellement simple que j’ai pris la décision de continuer. Mon
travail devrait le permettre, puisque je dois m’acquitter d’une douzaine d’heures
hebdomadaires, on verra ce que deviendra cette aventure au fil du blog
ensemble !
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